dimanche 20 janvier 2013

Covers bloody covers part 2

Covers bloody covers :
petite histoire des pochettes de 
Reverend Bizarre...
(part 2)
Sir Albert Witchfinder s'exprime à propos de la pochette d'Harbinger of metal. 
Harbinger of Metal - Spikefarm records


Harbinger of Metal, une fois le livret sorti du boitier et déplié.
La version LP collector

Interview "Doomed for life" du 15 janvier 2004, parue dans Rock Hard (propos recueillis par Bruno Bages)
 "Le bouc noir présent sur la pochette de ce nouveau EP n'est pas notre mascotte ! (Dommage : Bruno proposait de lui trouver un nom...) Nous avons choisi ce visuel pour que les gens fassent le lien avec "In the rectory..." : ce EP en est le prolongement.  Aucun bouc ne sera présent sur le visuel du prochain album."
A propos de cette nouvelle peinture d'illustration, dans un veine "mythologique" : "La pochette d'In the rectory... a été empruntée à Goya et représentait une réunion de sorcières. Celle-ci a été choisie car elle collait parfaitement au titre du disque. La présence du bouc était, comme je l'ai dit, un clin d’œil. Je ne pense pas que nous aurions pu trouver ailleurs une meilleure illustration pour "Harbinger of  Metal".

Le tableau choisi date de 1872 et s'appelle "La bataille de Thor contre les géants". Il a été peint par Marten Eskil Winge. Thor, dieu guerrier de la mythologie nordique, est célèbre pour son marteau, mais aussi pour son char tiré par deux boucs, qui lui permet de traverser les mondes.
"La bataille de Thor contre les géants" - Marten Eskil Winge


Reverend Bizarre a surtout utilisé la partie du tableau où l'on voit le bouc. A vrai dire, le visuel entier a déjà servi d'illustration pour une pochette de disque : la mythique compile "Scandinavian Metal Attack 1" parue dans les années 80. Bathory et Oz y apparaissaient, entre autres groupes passés à la trappe de la postérité.



samedi 19 janvier 2013

Covers bloody covers part 1

Covers bloody covers : 
une petite histoire des pochettes de 
Reverend Bizarre...
(part 1)
 Un extrait d'interview de Sir Albert Witchfinder (chant / basse) au cours de laquelle celui-ci s'exprime à propos de l'illustration choisie par le groupe pour "In the rectory...".
"In the rectory of the Bizarre Reverend" - Spikefarm Records
Interview "In tenebris" du 18 mars 2003, parue dans Rock Hard (les propos sont recueillis par Bruno Bages) :
"Nous avions plusieurs idées mais celle consistant à choisir le tableau de Goya, Les Sorcières, comme illustration d'In the rectory... s'est révélée la plus judicieuse. Cette peinture colle parfaitement à l'esprit de ce disque. Très cruelle et remplie de symboles : les cadavres, les bébés accrochés aux pieux, les sorcières et le bouc symbolisant le Diable : parfait !"
Le tableau de Goya
 En fait, le tableau s'appelle "Le Sabbat des sorcières" et a été peint par Goya vers 1797-1798. Il faisait partie d'un ensemble de 6 tableaux commandé par le duc et la duchesse d'Osuna pour décorer leur propriété, El Capricho, située aux abords de Madrid (eh bien, il devait y avoir une sacré ambiance dans cette demeure...). Effectivement, le démon, représenté par un bouc, préside la scène et reçoit deux enfants en offrande. Les couleurs utilisées par le Reverend ne sont pas les mêmes que sur l'original.

Détail curieux, le label Svart Records sortira plus tard une édition vinyle de luxe d'In the rectory of the Bizarre Reverend" en utilisant un autre tableau de Goya intitulé lui aussi "Le Sabbat des sorcières", mais peint en 1824, dans la série des 14 Peintures Noires recouvrant les murs de la maison du sourd. Le diable symbolisé par un bouc est toujours là, mais dans un environnement différent... Une fois encore, les couleurs estampillées "Reverend Bizarre" sont différentes et le tableau est "en miroir", le bouc regardant vers la gauche.
Le tableau de Goya


"In the rectory of the Bizarre Reverend" - Svart Records


dimanche 13 janvier 2013

Rising Dust : les cousins français

Rising Dust : les cousins français...
Ce power trio basé en région Parisienne a sorti en 2005 son premier album éponyme sur le label Final Chapter Records. Un disque forgé dans la tradition du doom (vastes remerciements aux pères fondateurs dans le livret - de Black Sabbath à Witchfinder General, ils sont tous cités) et tout simplement pionnier dans l'âme, aucun groupe made in France n'ayant jamais vraiment proposé un tel pèlerinage aux sources classiques du genre. Mais à part cette première hexagonale (Bruno Bages, alors journaliste es-doom metal chez Rock Hard, employa même le mot "historique" dans sa chronique), cet album est tout simplement très bon. 
Au chapitre des réussites : un son vintage mais pas archaïque, une interprétation motrice (c'est fou comme la formule à 3 convient bien au doom), un chanteur à l'empreinte vocale originale (aérienne, un peu emphatique et vibrante, mais surtout bougrement virile) et surtout un sens profond de la mélodie portée par des riffs bien plombés. En 7 titres, la messe est dite et force est de constater que certains sermons squattent tout de suite la boîte crânienne, comme le tubesque "Doom revelation" et les très bons "Don't burn the witch", "Dark side of the seventies" ou encore "Hell of witchfinder" (ce sont personnellement mes titres phares mais les trois autres ne sont pas en reste). Avec "Absolution", autre pépite, le groupe ralentit bien le tempo et s'enfonce dans la pesanteur pure. Mais aucun morceau n'est monolithique, les structures étant particulièrement bien travaillées, avec changements de rythmes et de riffs à l'intérieur d'une même chanson.
Pour finir, les thèmes abordés ne permettront pas à la maternelle du coin d'illustrer son spectacle de fin d'année mais c'est tant mieux. Le doomster, par contre, y trouvera son compte : dévotion autobiographique au doom metal, passion pour les années 70, religion et inquisition (mention spéciale au titre "Hell of witchfinder" et son sample de film d'obédience Hammer - petit clin d’œil au "Hopkins" du groupe Cathedral).
Un excellent moment de classic doom par un groupe ayant parfaitement bien digéré ses influences.
L'excellente - comme toujours - chronique de Bruno Bages dans Rock Hard.

mercredi 9 janvier 2013

L'influence Black Sabbath

Des influences assumées et respectées.
Tony Iommi (guitare), Geezer Butler (basse), Bill Ward (batterie) et Ozzy Osbourne (chant) du groupe Black Sabbath posent "dans la nature" pour l'une des photos de l'album "Paranoid" (elle sert actuellement d'image centrale dans le livret de l'édition CD remastérisée mais a aussi été utilisée comme illustration de pochette EP)
Le cliché en noir et blanc est volontairement surexposé. Une atmosphère étrange, oppressante s'en dégage, en adéquation totale avec les riffs hantés du groupe de Birmingham.


Environ trois décennies plus tard, c'est au tour de Peter Vicar (guitare), Earl of Void (batterie) et Magister Albert (basse et chant) du groupe Reverend Bizarre de prendre la pose à l'identique (ou presque) comme leurs glorieux aînés, dans un environnement bucolique non identifié et sans réel paysage, et de leur rendre l'hommage qui se doit. Comme dans l'édition CD de "Paranoid", la photo se trouve au milieu du livret de l'album "In the rectory of the Bizarre Reverend" et s'étale sur deux pages. Même atmosphère dérangeante à la vue de ce "snapshot" qui tranche vraiment avec les traditionnelles (et nombreuses) photos prises dans les cimetières. 
Dans les crédits de l'album "Crush the insects", on pourra lire en conclusion : "A deep bow to all those who cherish the tradition of pure heavy doom metal and those who forged its foundations by following in the footsteps of the sonic gods among men : Butler, Iommi, Ward and Osbourne" ("Un hommage profond à tous ceux qui honorent la tradition du pur heavy doom metal et à ceux qui ont forgé ses fondations en suivant les pas des dieux du son parmi tous les hommes : Butler, Iommi, Ward and Osbourne"). 
Tout est dit.

dimanche 6 janvier 2013

The "Kill the hippies" article

Reverend Bizarre : the "Kill the hippies" article
Magister Albert (bassiste/chanteur), interrogé par Olivier Badin : "Les sources nourricières de ce style restent la mort, la dévastation et la fin du monde. Je ne connais pas un vrai groupe de doom qui s'amuse à fumer des joints ou soit fasciné par les voitures américaines des années 70 et ce genre de conneries de hippies. Nous sommes contre la formule "peace and love" ! Nous envoyons un message venu d'un monde où tout est noir, froid, plein de haine et où l'amour n'a pas sa place."

"Le groupe a trouvé son nom en s'inspirant de celui de King Crimson" (King Crimson : In the court of the Crimson King / Reverend Bizarre : In the rectory of the Bizarre Reverend)

"Le doom est une musique très intense. La lenteur des tempos y est pour beaucoup, mais ça ne se limite pas à ça : n'importe qui peut jouer à deux à l'heure et ne pas être doom. La force et la discipline sont très importantes ! Et les riffs doivent absolument convoyer cette atmosphère d'horreur et de ténèbres ! Il n'y a pas de place pour le groove ou des riffs mous du genou dans ce qui, pour nous, est le vrai doom ! Nous pourrions représenter ce que certains considèrent d'une autre époque, mais nous nous en foutons ! Cela nous est égal d'avoir cette étiquette de "true doom". Nous comprenons ce que cela signifie et nous sommes fiers de ceux qui peuvent revendiquer cette appellation. Beaucoup d'ignorants croient que le doom se résume en fait à du death metal assez lent avec des voix inhumaines. Même si nous écoutons pas mal de ces groupes, voire du black metal, en terme de doom metal, nous sommes limite puritains !"

Les groupes fondateurs qui représentent la pureté originelle du doom : "Je dirais Saint Vitus, Trouble, Witchfinder General, Pentagram, Iron Man, The Obsessed, Pagan Altar, le Cathedral des débuts, Solitude Aeturnus, etc... Mais il y a aussi tous ces groupes de heavy metal comme Venom, Judas Priest, Manowar, Manilla Road, Cirith Ungol, Angel Witch. Il y en a tellement ! Et puis, il y a bien sûr Black Sabbath, mais est-ce bien nécessaire de le souligner ?"

"Textuellement, nous devons beaucoup à la littérature classique, gothique et d'horreur : Lovecraft, Poe, Conan Doyle, etc... Sans oublier le créateur de Conan le Barbare, Robert E. Howard, pour lequel nous avons d'ailleurs écrit un titre sur notre prochain disque. On peut rajouter à cette liste la vision occidentale de l'occultisme, en particulier celle d'Aleister Crowley. Plus la Bible, avec l'Ancien Testament, et tout ce qui concerne l'Apocalypse. N'oublions pas que la religion chrétienne nous a fourni certains des écrits les plus sombres que l'humanité ait connu, pleins de haine et de violence."

A propos du dernier morceau d'In the rectory..., "Cirith Ungol" (plus de 20 minutes au compteur) : "Un album aussi extrême que le nôtre se devait de finir sur quelque chose de marquant, long, monotone et dont les riffs transpirent la souffrance. Comme une sorte d'hommage au groupe de black metal norvégien Burzum que, musicalement, nous adorons particulièrement. Nous voulions atteindre un sommet : écrire le morceau le plus doom possible !"

A propos de l'accueil du public face au pavé "In the rectory..." : "Je ne sais pas pas. Nous nous sommes contentés de faire ce que nous avions à faire ! L'écriture de nos deux prochains albums est déjà achevée. Notre prochain disque, "Crush the insects", va peut-être décevoir certains de nos fans, car il sera plus que jamais proche de la NWOBHM. Par contre, nous espérons enregistrer en guise de troisième disque un double album qui sera la chose la plus lente et la plus morbide que l'Humanité ait jamais eu à entendre ! Le pire est à venir..."
Un article signé Olivier Badin paru dans les pages d'Hard n' Heavy.