samedi 23 février 2013

Covers bloody covers part 3

Covers bloody covers : la pochette de Slice of doom
La pochette de la dernière édition de "Slice of doom", rétrospective des premières démos de Reverend Bizarre (plus quelques titres bonus échoués sur différentes compilations), est un pastiche du visuel d'un album célèbre et fondateur : le "Vincebus eruptum" de Blue Cheer. Un disque volcanique paru en 1968 (!) et considéré comme l'un des précurseurs de toutes les musiques heavy.
Je lisais récemment un article sur Jimi Hendrix, et le journaliste conseillait différents artistes dans le même esprit : Popa Chubby et Gary Moore (qui ont tous deux consacré un disque complet au mythique gaucher), ainsi que Warren Haynes. Ok, pourquoi pas... Personnellement, j'aurais ajouté Blue Cheer, non seulement parce que ces types ont été des contemporains, mais aussi pour l'utilisation qu'ils ont faite de la fuzz, ce célèbre effet pour guitare à base de transistors qui grésillent. La virtuosité en moins, on retrouve le son d'Hendrix sur ce "Vincebus eruptum" de folie (Hendrix qui fut le pionnier de la "Fuzz face", la pédale ronde qui vous met les abeilles).
Trois reprises et trois compositions originales : voici le tracklisting de ce premier album de Blue Cheer. Une galette de courte durée qui contient des relectures de vieux titres rockab' ("Summertime blues" & "Parchment farm"), des trucs blues ("Rock me baby", sur lequel la fuzz est mise un peu en retrait), un titre plutôt funky ("Out of focus") et du très lourd où l'on joue vraiment avec l'électricité ("Doctor please" & "Second time around" qui explose tous les fusibles à la fin).
Blue Cheer : le groupe qui a montré que l'on pouvait tourner tous les potentiomètres à fond...

mercredi 20 février 2013

Sons of Otis "In from the storm"

Une vidéo maison de "In from the storm" des Canadiens fumés de Sons of Otis.

Bande son : Sons of Otis "In from the storm", sur l'album "Songs for worship", TMC (The music cartel).
Musique originale : Jimi Hendrix.
Images live : Sons of Otis (Roadburn 2010, live 9 octobre 2009 & 10/03/2011 Usine Genève - livegeneva.tv) ; Jimi Hendrix (Hey babe - In from the storm - Live at Rainbow bridge).

mardi 19 février 2013

Sons of Otis "Music for worship"

Sons of Otis : "Music for worship"
Ce trio Canadien propose une recette originale, à base de fort volume (voir le logo du groupe) et d'herbe que font pousser les "cultivateurs modernes" (voir le CD).
Le logo des Sons of Otis
On parle de l'emballage mais qu'en est-il du contenu ?
Eh bien, ce groupe adore les instruments qui fuzzent et qui vrombissent. Ils ont une pure vénération pour tout ce qui est écho, delay ou reverb. Ils aiment les riffs qu'ils créent car ils les répètent à l'envie et les laissent se contortionner sur des tempi lents (ou au pire mids).
Le CD de "Songs for worship"
Ecouter Sons of Otis c'est vivre une expérience musicale stroboscopique. Avec leurs riffs mammouths qui tournent lentement en boucle et leurs voix lointaines qui se répercutent salement, ces types créent chez l'auditeur une sensation d'effet second alors même qu'il n'a rien avalé. Comme le suggère le Bouddha de la pochette, c'est un disque méditatif, contemplatif, zen... à sa manière.
Après ces préambules, il est presque évident d'annoncer que ce "Songs for worship" est monolithique. Quoique... Passés les deux premiers titres sans surprise, très répétitifs mais utiles pour mettre dans l'ambiance, on arrive à un "I'm gone" sournois et rampant. Basé sur une ligne de basse qui grésille, cette chanson lente, traversée par des flèches de guitare, s'insinue dans les pores et retient l'attention par sa montée en puissance. Un peu plus tard dans le track-listing, "Cold city blues" se montre aussi menaçant que le "Motor city is burning" du MC5. C'est un morceau à la structure très évoluée pour Sons of Otis : il y a même des soli de guitare en son clair (c'est dire...). "In from the storm" est une reprise primale du grand Jimi Hendrix, le pape de la fuzz. Le groupe ne garde que la première partie de la chanson (exit le solo et le final qui accélère légèrement). Du coup, on obtient un titre court et immédiat (le "single" de l'album, s'il en avait fallu un). "Tankard II" cloture le disque et là on est dans le quasi instrumental à tendance doom qui a du mal à cicatriser. C'est lent, très lent.
Reverend Bizarre fustigeait les groupes de stoner dans les crédits de son premier album, mais on s'en fout : "Songs for worship" est vraiment un album qui vaut le coup...

samedi 16 février 2013

Asphyx "Deathhammer"/ Necrowretch "Putrid death sorcery"

Aujourd'hui, j'ai écouté...
Asphyx : "Deathhammer"
Necrowretch : "Putrid death sorcery"
Au dernier tiers de l'hiver, on écoute ce qui a patiemment été produit dans les caves pendant la morte saison.
A un an d'intervalle, pratiquement jour pour jour, sont sortis ces deux opus ravageurs, sur le même label : Century Media. Au programme : du death metal primitif, des pochettes sublimes de noirceur, un souffle occulte... de la tradition et encore de la tradition.
En février 2012, Asphyx a réchauffé les "froidures du diable" avec son "Deathhammer" qui aurait pu voir le jour vingt ans plus tôt (rappelons que ce groupe fait partie des vétérans de la scène death). Quel son, mon dieu quel son... Guitares sous accordées plus grasses que grasses, pour un disque ayant l'habileté de mélanger de courtes déflagrations ("Into the timewastes", "Deathhammer") avec des pièces plus lourdes et rampantes, aux portes du doom-death ("Minefield", "We doom you to death"). Riffs simples, chant caverneux et batterie non triggée font battre ce coeur ancestral.

En janvier / février 2013, place à Necrowretch, jeune formation française qui se réclame de Death (période "Scream bloody gore"), Bolt Thrower, Grave, Asphyx, Cryptopsy, Dissection... Leur "Putrid death sorcery", premier du nom, est court (35 minutes) mais intense. Le groupe pilonne à la frontière entre le death crade et le black metal anti cosmique. Le son, produit dans les studios du groupe Enthroned, est suintant mais tout à fait intelligible. Comme chez Asphyx, une bonne couche de gras viendra recouvrir les enceintes : ne pas s'inquiéter. En même temps, qui dit "gras" dit vitesse d'exécution et technique raisonnables. On est très loin de Nile ou de Morbid Angel : ça n'a carrément rien à voir... Avec Asphyx, la comparaison s'arrêtera assez vite aussi car Necrowretch est tout simplement plus linéaire et plus "necro". Pour l'instant, je mets une mention spéciale à "Purifying torment" (bonne structure et bons riffs) et "Impious plague in catacombs" (très heavy, un peu plus que la moyenne des titres), mais je n'en suis qu'au début de mon parcours avec ce disque. J'ai aussi repéré d'excellentes parties de batterie, permettant à cette musique de groover et à l'auditeur de headbanguer.

dimanche 10 février 2013

Chronique The Wounded kings "Embrace of the narrow house"

The Wounded Kings : "Embrace of the narrow house"
J'ai découpé et collé cette chronique dans un cahier, avec pas mal d'autres.
Vu le fond gris, je pense qu'elle vient du journal Hard Rock Magazine. Le scanner a bouffé le bas de l'article, alors voici quelques précisions : l'auteur s'appelle Rose Vignat et l'album avait obtenu la note de 8 sur 10.
Merci pour ces quelques lignes fort bien écrites qui m'ont fait acheter cet album, auquel je mettrais personnellement 9 sur 10 pour le côté carrément addictif.

samedi 9 février 2013

The Wounded Kings "Embrace of the narrow house"

Aujourd'hui j'ai écouté...
The Wounded Kings : "Embrace of the narrow house"
Apparu bien après la mort du Reverend, ce premier album de The Wounded Kings, duo d'origine britannique, perpétue la tradition du doom occulte. Un disque qui m'a laissé plutôt indifférent lors des premières écoutes et qui est peu à peu devenu un compagnon de route indispensable.
Parce que cette oeuvre, à l'image des mystérieuses sculptures qui ornent la pochette et le livret, nous fait entrer dans un monde ancestral, calcifié, moyennageux. C'est comme le fait de frapper à la porte d'une maison hantée et d'en franchir le seuil, à l'encontre de tous les avertissements possibles...
La porte de la maison ??
A l'intérieur, 7 morceaux : 6 pièces accompagnées par un chant incantatoire ainsi qu'un instrumental ("Shroud of divine will") aussi froid qu'une couche de glace fragilisée. La voix claire du chanteur est lointaine et noyée dans la reverb : on pense un peu à Electric Wizard, pour l'ambiance. L'instrumentation est assez riche : une guitare au son fuzz, une basse, une batterie (non triggée !) mais aussi de l'orgue, des claviers, des cordes pincées, des grésillements... Pas mal d'éléments donc, pour un son qui, paradoxalement, reste froid et plutôt fluet.
Les titres sont enchaînés les uns aux autres et forment, si l'on n'interromp pas la lecture, un seul bloc de silex et granit. Il est assez difficile de les différencier au premier abord, d'autant qu'ils ne fonctionnent pas sous le format classique couplets-refrain. C'est plutôt un riff qui tourne et la voix qui vient se caler dessus. Certains morceaux fonctionnent aussi en plusieurs parties avec des sous-titres. Il y a parfois des parties récitatives ou de maigres soli, mais pas vraiment de cassure : c'est très linéaire, finalement. "The private Labyrinth", septième et dernière chanson, est peut-être le plus accessible de tous, une récompense à l'auditeur téméraire : riff évident dès l'intro, semblant de refrain et timing raisonnable.
Je conseille vraiment ce sombre opus à tous ceux qui cherchent une vraie ambiance mortifère dans la musique.

dimanche 3 février 2013

Slice of doom 1999 - 2002

Slice of doom 1999 - 2002
La chronique originale de Bruno Bages dans les pages de Rock Hard.


samedi 2 février 2013

Would you like a "Slice of doom" ?

Would you like a "Slice of doom" ??

L'indispensable "tranche" de true doom metal...

"Slice of doom 1999-2002" est le nom de la 3ème édition de la démo auto-produite du Reverend, initialement parue en 1999 et limitée à 80 copies (puis 120 copies pour celle réalisée en l'an 2000, avec l'ajout d'un titre caché supplémentaire, une intro et une outro).

Les 2 premiers visuels...
"Deep bow" donc au label PsycheDOOMelic pour ce "Slice of doom 1999-2002" réalisé en avril 2004 et qui aura fait 1 000 heureux, pas plus ! Au programme : les morceaux des deux premières éditions, des bonus tracks tirés de diverses compiles ayant vu le jour ou non, et un livret bien garni relatant l'histoire et l’iconographie de ces années jurassiques.
"Slice of doom 1999 - 2002" - avril 2004 - PsycheDOOMelic records
A l'examen de la liste des titres, on se dira que décidément le groupe, durant son existence, n'a pas menti en prétendant que le reste de sa carrière était déjà écrite. On retrouvera en effet "In the rectory..." et "Doomsower" (ce dernier, disponible piste 11 et faisant aussi figure de titre caché de la première édition) sur l'album "In the rectory of the Bizarre Reverend" ; "Strange Horizon" sur l'EP "Harbinger of metal" ; "Doom over the world" et "Fucking Wizard" sur l'album "Crush the insects" ; "Funeral summer" sur l'album "So long suckers" et "Dark world" (reprise de St Vitus) sur la compilation de raretés "Death is glory now". Petite exception : le quasi instrumental "Pyramids of Mars" qui ne verra jamais le jour sur un autre support et qui est une reprise du thème du feuilleton "Dr No". Une double curiosité...
Toujours est-il que cela permet de bien s'immerger dans la genèse du groupe, depuis le local de répétitions (un extrait anecdotique de "The Lohja-era rehearsal tapes" de 1996, sans chant parce que pas de micro, jusqu'à des enregistrements pros). Passionnant, donc, avant même d'appuyer sur "play".
La K7 des "Practice sessions" : en répétition avec Reverend Bizarre, en 1996.
Musicalement, c'est tout aussi intéressant. 
La version d'"In the rectory" a une production spartiate qui transcende son esprit misérable et, petite originalité par rapport au premier album, un sample de film d'horreur qui lui sert d'intro. Ebauche primaire sur "Slice of doom" ou mise en son plus évoluée sur le premier album : on peut apprécier les deux versants d'un même morceau. 
"Doomsower", en piste 11, enregistrée pour la compile "At the mountains of madness 2" (jamais publiée) n'a pas évolué davantage jusqu'à l'enregistrement du premier album et présente une production plus que satisfaisante. 
Même constat pour l'hymne "Doom over the world" enregistré pour la compile "Doom... or be doomed" : sa réinterprétation pour l'album "Crush the insects" renforcera surtout l'ambiance finale de pub enfumé et surpeuplé. Bref, l'essentiel était déjà là. 
"Fucking Wizard" est énorme : la première partie, lente à souhait, sert de support à une sorte de récitatif inquiétant et la deuxième décolle carrément au niveau du tempo. L'enregistrement rustique multiplie les mauvaises vibrations de la chanson : on a affaire à du doom urgent et brutal. Est-il humainement possible de faire mieux ? 
Pour "Funeral summer", enregistrée pour la compile "Out of focus 1", c'est également très prenant dès ce premier essai : chant incantatoire, guitares particulièrement ouvragées (mention spéciale pour les chorus : l'une des clés de ce paysage musical ruiné). Quelques années plus tard, "Funeral summer" bénéficiera du travail colossal du groupe sur le double album "So long suckers" : mêmes riffs, même structure, mêmes paroles mais le trio finlandais a emmené sa chanson le plus loin possible en termes de production ou d'arrangements, et toujours sans la dénaturer. 
Pour "Strange horizon", le tempo un peu trop rapide montre que ce titre se déploie bien davantage dans la lenteur. On préférera donc la relecture qui en a été faite sur le EP "Harbinger of metal".
"Dark world", superbe, atterrira tel quel sur le posthume "Death is glory now".
Les compilations "Out of focus 1" et "Doom or be doomed"